Les objectifs du sommet du G20 de Londres
A quoi sert le G20 ? -
www.londonsummit.gov.ukLe Sommet de Londres réunissait des chefs d’État et de gouvernement des pays les plus avancés, ainsi que des économies émergentes, et notamment les membres du G20 et des représentants d’institutions financières internationales, pour leur permettre de travailler en coopération au rétablissement de la stabilité et à la relance de l’activité économique mondiale.
Le Sommet était destiné à parvenir à un accord international concernant les aspects suivants :
* des actions coordonnées pour relancer l’économie mondiale, afin de stimuler la croissance et l’emploi;
* la réforme et l’amélioration des secteurs et systèmes financiers, afin de progresser dans la mise en œuvre du Plan d’action de Washington, pour la construction de meilleurs systèmes financiers;
* les principes d’une réforme des institutions financières internationales (IFI): Fonds monétaire international (FMI), Forum sur la stabilité financière (FSF) et Banque mondiale.
www.g20.org The G20 website
Le G20 vu par les ONG et les altermondialistes
Sommet du G20 : les ONG attendent les résultats concrets Le Monde, 3.04.09
ATTAC soulignant que “le G20 ne met en place aucun frein à la circulation des capitaux” : G20 : Beaucoup de bruit pour pas grand-chose 2/04/2009 —
www.stop-g20.orgTRANSPARENCY INTERNATIONAL juge les initiatives “louables”, mais appelle à ce que la plus importante relance budgétaire de l’histoire comprenne des mesures de sauvegarde privilégiant “la transparence, la responsabilité et l’intégrité” : G20 governance initiatives are laudable, yet largest stimulus in history requires transparency
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Le sommet du G20 s’est terminé jeudi à Londres par l’annonce d’une augmentation considérable des ressources des institutions financières internationales pour combattre la récession et par la publication d’une liste des paradis fiscaux, consacrant selon le Premier ministre Gordon Brown la naissance «d’un nouvel ordre mondial».
Les Etats du G20 ont décidé de tripler les ressources du Fonds monétaire international (FMI) à 750 milliards de dollars, d’autoriser le FMI à émettre des Droits de Tirages spéciaux (DTS) pour 250 milliards de dollars et à vendre de l’or, le tout représentant un total de 1.100 milliards de dollars.
Le G20 consacrera également 250 milliards de dollars pour soutenir le commerce international.
Une liste des paradis fiscaux va aussi être publiée immédiatement par l’OCDE pour décourager l’évasion fiscale. 1
Les pays du G20 se sont mis d’accord pour mettre en oeuvre de «nouvelles règles» sur les salaires et les bonus des dirigeants au niveau mondial.
«Nous partons du principe que la prospérité est indivisible, que la croissance pour être durable doit être partagée (…). Nous pensons que la seule fondation sûre d’une mondialisation soutenable et l’augmentation de la prospérité pour tous est une économie ouverte fondée sur le principes de marché, une régulation efficace et des institutions mondiales solides»
Conference de presse de Nicolas Sarkozy au G20 (publicsenat)
Le président Nicolas Sarkozy s’est déclaré «heureux» que ce sommet soit allé «au-delà de ce que nous pouvions imaginer».
“La stratégie de Nicolas Sarkozy, contesté avant le sommet, a payé: le front commun avec l’Allemagne a permis d’éviter l’isolement français, d’autant que Paris a pu arguer de son adhésion à l’Otan pour éviter le traditionnel reproche d’anti-atlantisme. Enfin, le rapprochement avec la Chine, paraphé dans les dernières heures avant le sommet, a évité un blocage avec l’Empire du Milieu. Un nouveau sommet du G20, consacré à mettre en musique les décisions du jour, aura lieu en septembre. Il sera l’occasion de vérifier que les grandes déclarations ont bien été suivies d’effet.” 2
* Point par point, les principales avancées obtenues à Londres Le Point, 2/04/2009
Ces mesures a provoqué un vent d’optimisme dans les milieux économiques, notamment sur les places financières.
Le sommet du G2 de Londres est celui de la prise de conscience à l’échelon mondial que le monde multipolaire du XXIème siècle qui s’esquisse implique une adaptation en profondeur de la gouvernance mondiale telle qu’elle fonctionnait depuis la fin de la seconde guerre mondiale, et qui n’a guère évolué depuis la chute du Mur de Berlin en 1989.
Il s’agit aujourd’hui de répondre à une crise économique la plus grave depuis celle des années 30, imprévisible, qui affecte à des degrés divers, le sort de tous les Etats de la planète, à commencer par les pays les plus pauvres. Or il est patent que la pauvreté entraine l’insécurité et inversement, enfermant les pays les plus faibles dans un cercle vicieux qui menace la sécurité du monde, ce qui renvoie à la responsabilité des Etats les plus riches réunis au sein du G20 eu égard à la prospérité qui doit “être partagée”, et à la sécurité collective qui doit être assurée.
La crise est aussi l’occasion d’une redistribution des cartes de la gouvernance mondiale qui doit désormais réserver aux pays émergents la place légitime à laquelle ils aspirent dans l’exercice de la gestion des affaires mondiales.
Enfin, les ONG et les mouvements altermondialistes sont des acteurs périphériques mais incontournables du débat citoyen qui se développe au niveau planétaire, notamment à propos du besoin de justice sociale, et qui ont été les premiers à dénoncer les abus du système capitaliste aujourd’hui questionné jusque dans sa finalité par des courants de pensée tels que l’écologie, et dont les préoccupations hier ignorées et brocardées pour leur “utopisme”, comptent aujourd’hui parmi les défis majeurs que les dirigeants politiques doivent relever urgemment et de façon collective, à commencer par la préservation de planète menacée par l’activité de l’Homme.
La réunion du G20 de Washington de novembre 2008 initiée par la France a permis au monde de comprendre la gravité de la situation, et la nécessité d’agir collectivement.
Au sommet de Londres, les dirigeants du G20 ont jeté les bases d’une nouvelle gouvernance mondiale. Ils ont triplé le budget du FMI qui est en pointe dans la gestion de la crise mondiale, précisé le cadre qui doit permette la régulation des marchés, le contrôle des rémunérations de l’activité bancaire, et la fin des paradis fiscaux.
A ce sujet, il est frappant de constater que les mesures adoptées les plus médiatisées ne sont pas celles qui ont un rapport direct avec la crise économique mondiale que nous traversons.
Pour les Américains, soutenus par les Britanniques, la relance européenne est insuffisante pour être efficace (ce qui se défend sur le strict point de vue économique), mais que contestent la France et l’Allemagne qui ont parlé d’une seule voix au G20, affirmant que le crise économique actuelle n’est pas née d’un manque de dette, mais d’un excès de dette, et donc, que pour s’attaquer aux racines du mal, il faut commencer par assainir le marché et moraliser les pratiques, afin d’éviter que se reproduisent les dérives qui ont abouti au désastre économique que l’on sait.
Pour résumer l’évolution de la réflexion du G20 sur la crise et les moyens de la combattre, on peut dire que le sommet de Washington a promu l’idée de l’urgence à agir (le principe). Le sommet de Londres vient de définir un cadre d’action prenant en compte les priorités identifiées d’un commun accord (la décision). Le prochain sommet du G20 en Septembre sera celui des premières évaluations (le résultat).
Le sommet du G20 de Londres est donc globalement un succès car il a permis de dégager un consensus qui satisfait tous les participants. Mais l’épreuve de vérité n’interviendra que dans quelques mois, quand les intentions affichées pourront être mesurées à l’aune des premiers résultats permettant d’apprécier leur mise en oeuvre.
Jeu 9 Juil - 21:48 par mel
